Arrondir les angles...
...c'est entrer dans un cercle vicieux...
Je me suis rendue compte qu'en pensant bien faire, j'ai creusé le lit de mon propre échec pendant des années... L'enfer serait-il vraiment pavé de bonnes intentions ?
Pendant des années, en effet, j'ai tenté d'arrondir les angles,
d'éviter les conflits, de faire ce qu'on attendait de moi, de me
conformer... je pensais que c'est ainsi qu'on atteint l'équilibre,
l'harmonie, dans un couple. Il faut faire des compromis. J'ai été
conditionnée pour ça, par mon éducation, mon histoire familiale... On
ne s'oppose pas, on ne s'affronte pas, on ne se confronte pas... plutôt
le silence que la colère... plutôt rester dans la merde qu'on connait que de faire un pas vers l'inconnu...
Et moins je m'opposais, plus je devenais inconsistante, transparente, insignifiante, sans intérêt... aux yeux de celui que j'avais investi de toute-puissance.
J'ai l'impression de ne retrouver un peu de considération à ses yeux que depuis que j'ai repris le pouvoir sur ma vie, c'est-à-dire, depuis que je lui ai retiré le pouvoir de souffler le chaud et le froid sur moi... depuis que j'ai eu... allez, j'ose... "les couilles" qu'il n'a pas eues ? Celles de me quitter ? Oui, aujourd'hui, je le pense vraiment. Je crois que je l'ai bluffé, parce qu'il ne m'en croyait pas capable...
Pour la première (vraie) fois de ma vie, j'ai osé dire non, stop, ça suffit.
Je crois que dans sa boucle égotique, ce repli sur lui-même et autour de sa blessure narcissique, il attendait de moi depuis des années que je réagisse haut et fort, pour le faire sortir de son cercle infernal. Et moi au contraire, j'allais dans son sens, me laissant définir par ses exigences, ses jugements, ses désirs... Je serrais la boucle un peu plus fort en dessinant un nouveau cercle autour de lui, ce centre de mon monde...
Est-il possible qu'on se fasse un jour "jeter" pour ce qui, en d'autres temps, nous a rendu si aim-able ?
"Le miel le plus doux en devient écoeurant à force de douceur."
Et ça c'est pas moi, c'est Shakespeare, qui le dit.
(Tiens, ça me rappelle une histoire de fondant au chocolat...)