Veillée d(e l)'armes
Je pars ce soir pour quelques jours, pour te laisser le temps de rassembler tes affaires et prendre possession de ta nouvelle vie. Sans moi. Je n'ai pas la force d'être là pour te regarder partir, pardonne-moi. Il nous faut arracher les derniers fils qui nous relient l'un à l'autre et à notre vie ancienne. Tout est à réinventer. En serons-nous capables ? En auras-tu envie ?
Je te souhaite de trouver ce que tu cherches si désespérément et que je ne sais plus, ne peux plus t'apporter, semble-t-il.
Lorsque tu rentreras ce soir, je ne serai plus là. Et pourtant, si tu écoutes attentivement, tu entendras que tout dans la maison bruisse encore de mon amour pour toi. Notre histoire en imprègne chaque mur, les draps de notre lit, ... Notre amour aura à tout jamais l'odeur du feu de bois, la couleur de tes yeux dans le miroir des miens, le goût de nos baisers, la douceur de la soie ; il palpite au rythme des battements de nos coeurs, et si tu écoutes le tien, tu entendras le mien battre sous tes paupières...
Je t'aime, mon Bel Amour, mais à présent, cela ne te regarde plus...
Je t'emporte au plus profond de moi, je tourne cette page, pour m'appliquer jour après jour à écrire, malgré tout, la suite de cette histoire.
Vertige de la page blanche : de quoi seront faits les jours d'après ...?