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24 février 2006

Mensonges, secrets et autres "tromperies"...

Ségolène a lancé le débat avec "Aimer à en mentir", et j'ai envie de saisir la balle au bond, parce que le sujet m'inspire...

Mensonges : spontanément, je dirais que j'ai plus d'indulgence pour le mensonge par omission. Il fait partie de nos petites lâchetés ordinaires, il protège nos intimités... Doit-on tout dire ? Tout se dire ? Je ne sais pas, mais moi je ne dis pas toujours tout ce que je pense, soit parce que j'estime que je n'ai pas les mots adéquats pour le faire (si je suis sous l'emprise d'une émotion forte ou violente, par exemple), soit parce que j'ai le sentiment  que l'autre n'est pas prêt à l'entendre.

P. m'a menti par omission pendant des mois pour me protéger, dit-il, ne pas me faire souffrir inutilement. Il a eu raison, puisque je n'étais pas prête à entendre la vérité, vérité qu'il a cessé de me cacher lorsque je le lui ai demandé. Mais il l'a fait aussi pour se protéger lui, je pense, ne pas détériorer davantage l'image qu'il avait de lui-même en se faisant l'effet d'être le "salaud" de service. D'ailleurs, je ne l'ai jamais considéré comme un salaud. Quelque part, ça m'arrangeait aussi de "ne pas savoir"... petits arrangements inconscients...

Le travestissement conscient de la vérité me gêne d'avantage, peut-être parce que c'est un exercice dans lequel je suis particulièrement mauvaise ! Et si mon nez ne s'allonge pas comme celui de Pinnocchio, je me vois rougir, bafouiller, pour finallement perdre contenance ! Je préfère, de loin,  mentir par omission...

Il y a pour moi quelque chose d'un peu pervers dans ce mensonge conscient, de l'ordre de la manipulation. Je ne suis pas manipulatrice et je n'aime pas me sentir manipulée... et puis "un menteur doit avoir une excellente mémoire" ! C'est trop fatiguant pour moi !

Par rapport aux enfants, je suis assez catégorique : il faut certes trouver les mots, les adapter à leur âge et à leur niveau de compréhension, mais je suis persuadée qu'une vérité, même douloureuse, est nettement moins nuisible qu'un mensonge pour les adultes en devenir qu'ils sont.

Secret : "Information qu'on ne communique  qu'à une seule personne à la fois".  Secret de Polichinelle....

Je suis dépositaire d'un secret dont je ne sais pas quoi faire. Je le garde parce que ma mère me l'a demandé, mais il me pèse infiniment. "Si ton père savait que tu sais [qu'il a (eu) une liaison] il ne me le pardonnerait jamais." Débrouille-toi avec ça, ma fille ! Est-ce vraiment un hasard si par deux fois, je me suis retrouvée mise devant le même fait accompli avec les "hommes de ma vie" ? Ou bien ai-je choisi inconsciemment par deux fois des partenaires qui me fassent revivre les dysfonctionnements du couple parental ? J'avoue qu'aujourd'hui, je m'interroge sur cette étrange coïncidence, et que j'ai sans doute quelque chose à explorer de ce côté là pour ne pas retomber indéfiniment dans ce piège...

Tromper... n'est pas jouer ! "On ne 'trompe' pas quelqu'un, on ne trompe que soi-même", écrit Salomé. Je pense qu'il a raison. J'ai été une femme "trompée" pendant plusieurs mois. Et pourtant, je ne me suis jamais sentie bafouée, trahie, "cocue" ! C'est surtout mon orgueil qui en a pris un coup, c'est mon amour propre qui a été blessé, ("Comment ? Je ne suis plus l'Unique, l'Elue ! On me déboulonne de mon piedestal !") pas l'estime que j'avais de moi-même, ce "narcissisme sain" qui fait que, si le regard de l'Autre m'est bien sûr nécessaire, il ne m'est pas - il ne m'est plus ! - aussi indispensable, ni aussi vital qu'autrefois. Privilège de l'âge, sans doute... il faut bien des compensations...

En revanche, je reste persuadée que c'est P. qui a trompé sa peur du vide dans les bras d'une autre. Parce que lui même s'était trompé sur mes sentiments, mon attitude à son égard, les a interprétés comme un manque d'attention, d'intérêt, du désamour, du désengagement...  comme autant de projections de son propre ressenti à mon égard ? Lui seul pourrait le dire...

Mais en devenant plus indulgent pour soi-même, on le devient plus facilement avec les autres. Lorsqu'on a accepté de n'être pas parfait, on comprend plus volontiers que l'Autre, et tous  les autres, ne le soi(en)t pas non plus. Dans ces conditions, il est tellement plus facile de pardonner...

Pardonner à l'autre ses secrets, ses mensonges, ses "trahisons",
c'est se pardonner soi-même de n'être que ce qu'on est...

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Commentaires
T
> Winon : c'est d'autant plus courageux de venir t'y cogner que c'est douloureux... mais il faut parfois en passer par là, et regarder la vérité en face... cesser de se mentir à soi-même...
W
merci d'abord, madame tristana, pour tes réponses... elles me font du bien... je crois que la plus grande partie de ce qui me secoue dans ton récit, c'est que je me voit trop dans P. en tout cas tel que tu décris ce qu'il vit, mis à part que je n'ai pas choisi de remplir mon vide par un autre homme... mais sinon... alors je cogite... sur ce que tu envoies... c'est très troublant mais je viens m'y cogner quand même! on sait jamais...
T
> LUCIOLE : merci de cet éclairage...<br /> <br /> > IVAOA : Oui, à suivre...
I
petit extrait d'un commentaire laissé sur ton ancien site....!!!!<br /> <br /> "et rien ne changera tant que vous n'aurez pas régler vos problèmes.....!!!!<br /> <br /> que ce soit Toi ou Lui, vous reproduirez avec d'autres les memes problèmes que ceux auxquels vous avez été confrontés ensembles.....!!!"<br /> <br /> me semble que je n'étais pas loin de la vérité<br /> <br /> A suivre....!!!!
L
Il y a dans "le secret de famille" bien des clés pour ouvrir les portes de sa vie ... Le mensonge porte en lui une vérité qui ne se cache pas, celle du doute, du trouble, du malaise, de l'inassumé, de l'inassumable, cette verité là peut s'entendre aussi... sourire et bises ...
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