Suspiscion...
C'est curieux, je me sens étrangement bien, étrangement sereine, étrangement libre, oui, comme libérée d'un poids, ivre de cette liberté qui me permet d'organiser ma vie, mes jours, comme bon me semble, sans attendre rien d'autre que de moi-même ou de la providence, sans dépendance, sans crainte de déplaire, de ne pas faire ce qu'il faut, de ne pas dire ce qui est attendu... Vivre chaque jour comme il vient, seule maître à bord d'un bateau-fantôme qui dérive au fil de mon bon plaisir, sans contraintes (autres que celles du quotidien avec deux enfants), je navigue à vue, et cela me va bien. Demain est un autre jour...
J'étais finalement mieux préparée que toi à ce qui nous arrive. Tu as tout à apprendre du vertige de la liberté, moi j'avais déjà fait ce saut dans le vide, et je suis retombée sur mes pattes, comme le chat à neuf vies ; tu es chêne, je suis roseau. Tu sembles foudroyé, je n'ai fait que ployer sous le vent du désespoir. Le calme revenu, je me redresse, je suis debout...
Suis-je inconsciente ? Vais-je déchanter ? Sans doute à un moment ou à un autre, mais qu'importe. Ce qui est dans l'instant m'inspire confiance. Je veux croire à ma bonne étoile...