SOS
Longue, longue conversation téléphonique après son appel de détresse par sms :
- C'est difficile ce soir, gros coup de blues. Tes bras me manquent. Là j'aurais envie de poser ma tête sur tes genoux...
J'ai lutté contre l 'envie de lui dire, ne bouge pas j'arrive, ou, viens je t'attends...
- Est-ce-que ma voix, mes mots, pourraient t'apaiser ?
Et c'est lui qui m'a appelée. Au secours. C'est finalement le premier week-end qu'il passait véritablement seul, depuis notre séparation. Panique soudaine. Larmes contenues à grand peine, puis lâcher de vannes, toutes larmes dehors.
Mais je n'ai pas joué à la "gentille" maman. Je n'ai pas cherché à le consoler, ni à le rassurer. Je l'ai écouté. Je l'ai encouragé à évacuer ce trop-plein d'émotion qui le submergeait. A continuer sur son chemin, même s'il doit passer par des tunnels de douleur qui semblent insupportables, mais incontournables. C'est un passage obligé, me semble-t-il. Les naissances ne se font jamais sans douleur. Et je n'ai pas souffert avec lui contrairement à l'autre soir, je ne me suis pas laissée engloutir par sa détresse. Après tout, je ne suis pas sa mère...
Et il faudra bien qu'un jour il finisse par accepter d'être enfin responsable de son propre bonheur, ou de rester dans son malheur. Mais alors sans moi.
Lâcher prise, ce n'est pas materner les autres,
mais leur permettre d'affronter la réalité.