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27 avril 2006

"Candide au pays du désir"

Je voudrais développer ici le (pourtant déjà long) commentaire que j'ai laissé chez Idéaliste hier, après sa jolie note, émouvante de sincérité,  intitulée "Candide au pays du désir"...

Il ne me semble pas incongru d'ignorer ce qu'on ne nous a jamais appris. De la même façon qu'on ne nous apprend pas à parler de nos émotions, de nos ressentis, de nos besoins fondamentaux, (ce qui fait de nous, dans le couple et ailleurs, des handicapés chroniques de la communication ! Et c'est sans compter les arcanes de notre inconscient quand il s'emmêle... bref, ), on nous apprend encore moins à exprimer nos désirs.

Ne nous conditionne-t-on pas longtemps au contraire à faire ce qu'on nous demande et à nous taire ? Ne nous persuade-t-on pas que les choses du corps, du sexe et du désir, sont "sales" ? Alors à fortiori les mots qui les décrivent... Faire ces "choses", passe encore, puisqu'il faut s'y soumettre de temps à autre dans l'obscurité d'une alcôve,  mais en parler au grand jour... pour beaucoup, quelle horreur ! Et comment pourrait-il en être autrement ? On nous apprend à parler de tout, sauf de nous... C'est mal vu de parler de soi, ça fait égoïste, égocentrique, nombriliste...

J'ai découvert il y a peu, tout comme Idéaliste, toute la force du désir, à travers ces mots-dits (si longtemps maudits, on le notera au passage !), tout leur pouvoir d'évocation, d'excitation, de jubilation, ...tout leur pouvoir libérateur en somme ! Et si j'estime n'avoir pas eu suffisamment le temps d'en profiter dans l'intimité de mon couple, je sais que ce pouvoir est là, que je peux le reprendre, dans un accord à corps tacite ou explicite, et je ne m'en priverai plus.

Nous avons toutes, je crois, en participant à notre petit  "jeu de piste" cette semaine, nous avons toutes, ou presque, posté nos textes en rougissant un peu, intimidées de nous dévoiler ainsi aux regards et de se savoir peut-être jugées, et pas seulement sur le style. Je pense pouvoir dire aujourd'hui que toutes, sans exception, y compris celles pour qui c'était une vraie première (la grande majorité d'entre nous !), nous y avons trouvé non seulement du plaisir, mais un vrai bonheur dans le partage, à travers le lien de cette complicité.

J'ai pourtant attendu le coeur battant la réponse de Ségolène, en me disant que j'étais folle de lui avoir envoyé mon texte, effarée soudain par mon audace. Et au lieu de ça, dans un message bouillonnant d'enthousiasme et de drôlerie, elle m'a répondu "banco" ! Elle m'a fait le cadeau de répondre "oui" à mon désir de partage, de complicité féminine en l'occurence. Et toute la suite de ce mini-défi s'est déroulée, me semble-t-il, sur le même mode, entre audace et timidité, peur mêlée d'excitation... et chaque fois que je propose, j'accepte que l'autre dispose, je peux entendre et respecter son refus, sans amertume et sans jugement... (mais le mieux est encore que mes petites camarades de jeu viennent en parler elles-mêmes... je les y invite cordialement !)

Oui, il  y a pour moi un vrai bonheur, une vraie jouissance, un vrai pouvoir libérateur dans la parole, dite ou écrite, et je suis heureuse de pouvoir assumer enfin, au grand jour,  un plaisir que je me suis si longtemps refusé.

Et s'il faut d'autres arguments pour vous en convaincre, allez donc faire un tour chez Gourmande, c'est elle qui en parle le mieux...

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Commentaires
C
J'ai été très touchée quand Ségolène et Tristana m'ont demandé de prendre leur suite. Touchée par cette confiance alors que nous ne nous "connaissions" pas depuis longtemps. Et ce qui m'a plus, c'est que sans nous concerter, nous sommes allées dans une direction qui nous convenait à toutes, évitant les dérapages. J'avoue que la suite m'a un peu échappé, n'ayant pas trop le temps de tout lire et trouvant que peut-être tout ceci finissait par tourner en rond. Mais j'ai vraiment apprécié cette audace et cette complicité qui est née de ces échanges.
I
Décidément tout ce qui se sera passé autour de ces textes est très révélateur. Il y est question d'audace, de légère gêne, de crainte du jugement, de plaisir à se surpasser...<br /> <br /> Pour ma part je n'aurais pas idée de juger les personnes qui ont osé écrire cela. Au contraire, je serais plutôt admiratif pour cette audace. Et plus encore en sachant que vous avez dû surmonter certaines réticences pour cela.<br /> <br /> En analysant ce qui a été touché en moi, je crois que ce n'est pas le côté fantasmatique, mais plutôt le fait de nommer le plaisir sexuel. C'est à dire non pas l'évocation des gestes ou des positions, mais parler de ce qui peut être ressenti. Probablement parce que c'est que que j'aurais, moi, le plus de gêne à exprimer...
P
maintenant il ne faut plus rougir !
A
J'aime beaucoup tout ce qui est dit ici...
S
Tristana, tout comme idéaliste, ton propos est dense ! <br /> Au risque de me répéter, cette expérience est riche sur le plan humain et personnel. Je me suis lancée avec toi dans un rapport de confiance, de complicité car le sentiment d'amitié réelle qui me lie à toi m'y a incitée. <br /> J'ai éprouvé comme toi l'excitation de l'audace et je suis convaincue depuis longtemps par ses vertus.<br /> Aussi, m'a t-il fallu dépasser moi aussi l'appréhension dont tu parles, parce que si je maîtrise ce jeu librement dans mes rapports conjugaux, le révéler un tant soi peu me fut difficile. <br /> Argile rouge, a, dans un commentaire laissé chez moi évoqué la perceptibilité de cette difficulté et je l'en remercie. <br /> Faire l'amour est bien plus facile que d'en parler, faire l'amour et parler, s'avère pour moi une source de plaisirs accrus. Mais je constate qu'il faut un talent fou pour lever les tabous publiquement. Je comptais sur l'écriture comme une sorte de " technique " de moyen pour dépasser ce stade... ma morale m'en a empêchée (d'où mon besoin de défoulement ultérieur ;-) Il me semble que quelques unes d'entre nous ont relevé le côté frustrant et quelque peu artificiel des textes. Je les ressens comme tels. Audacieux mais légérement pré fabriqués. Cela me fait dire, pour ma part, que je ne suis pas prête, au sens premier du terme, de conclure ou de renouveler sereinement l'exercice autrement que dans l'intimité ! Que j'ai encore un bout de chemin à parcourir avant de pouvoir me sentir, pour ma part,libérée. Il n'y a aucune amertume dans mes propos, je suis heureuse d'avoir fait cette expérience guidée par notre complicité et je t'en remercie. Comme je le suis aussi par cette confiance élargie au petit cercle de personnes qui m'entourent sur le net.
Les jours d'après...
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