Epilogue
J'ai honte.
En moins de 5 heures de temps (puisque la pièce qui s'est déroulée sous vos yeux s'est jouée en temps réel) je suis passée par tous les sentiments possibles et imaginables, de l'hébétude à la colère , en passant par la tristesse, l'incrédulité,.. et pour finir ... la HONTE !
Oui, j'ai honte d'avoir pu passer tout ce temps à l'imaginer suffisamment perfide et fourbe, retors et pervers pour me tenir de jolis discours et mieux partir en butiner une autre ; honte de ne lui avoir pas fait confiance a priori ; honte de n'avoir pas vu tout de suite que quelque chose ne collait pas, que ça ne lui ressemblait pas, bref, que ça sonnait faux avec le reste...
Mais ce soir encore, les anges veillaient... L'ange en chef, c'était Coumarine, qui avec cette idée d'une... amoureuse éconduite en mal de vengeance, à laquelle je n'avais même pas songé, m'a fourni le premier baume pour apaiser mon angoisse... même réaction de Caroline : quelque chose clochait, ça vous sautait aux yeux, à vous, mais moi j'étais encore trop aveuglée par ma colère. Bien décidée à tirer ça au clair, mais plus tard, ne sachant pas encore comment j'allais m'y prendre...
Et puis j'ai à nouveau reçu son message... le même, exactement... Il a pensé que je n'avais pas reçu le premier, ou que quelque chose n'allait pas... A tort ou à raison, j'y ai vu un nouveau signe. Alors j'ai décidé de l'appeler...
Et je lui ai demandé s'il avait une "amoureuse" qui voudrait me faire du mal. Et je lui ai expliqué...
Il est resté aussi abasourdi que moi quelques heures plus tôt, me disant que oui, il était bien passé par le service de réservation internet où ses données téléphoniques n'ont pas été changées (d'où l'appel à la maison), mais qu'il partait seul... pas de chambres "single", rien que des chambres pour 2 personnes dans les protocoles de réservations standards...
Et je l'ai cru. Parce que ça m'arrange et parce que ça me rassure. Et que c'est de ça dont j'avais besoin.
...
Alors Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, dans la (mauvaise) pièce qui vient de se jouer devant vous ce soir, les décors n'étaient pas de Roger Hart, ni les costumes de Donald Carldwell...
J'ai honte d'avoir, quelques heures durant, douté de toi, de ta sincérité, de ton honnêteté ; j'ai honte de n'avoir pas songé moi-même qu'il pouvait y avoir une explication rationnelle à tout ça.
Et je te remercie d'avoir su trouver les mots pour me rassurer. J'en suis quitte pour une belle frayeur, qui me rappelle, s'il était besoin, à quel point je tiens encore à toi.
FIN